Les Cabanes Tchanquées veillent en silence sur le Bassin d’Arcachon depuis plus de 160 ans. Véritables icônes de ce patrimoine en pilotis, elles attirent aujourd’hui près de 1,8 million de visiteurs par an (statistique 2022), un record en hausse de 7 % par rapport à 2021. Ces deux huttes perchées, isolées au milieu du miroir d’eau, racontent l’histoire d’une région où la mer et la terre se confondent. Plongez dans le récit captivant de ces cabanes légendaires.
Origine et histoire des Cabanes Tchanquées
Une construction audacieuse en 1860
En 1860, l’ostréiculteur Louis Allery érige la première des Cabanes Tchanquées sur pilotis, à la jonction des chenaux de l’Île aux Oiseaux. L’objectif : surveiller les parcs à huîtres (ostréiculture) et abriter les veilleurs de marée.
Les transformations au fil des décennies
- 1887 : une tempête dévaste la cabane Ouest, immédiatement reconstruite en 1889.
- 1925 : installation d’un système de poulie pour remonter le bois et les vivres.
- 2004 : premier plan de restauration financé par la Région Nouvelle-Aquitaine et la commune d’Arcachon.
- 2023 : retour de peinture blanche pour la cabane Est, dans le cadre d’un chantier de préservation (budget 150 000 €).
Pourquoi visiter les Cabanes Tchanquées ?
Les passionnés d’architecture et de nature se demandent souvent : « Pourquoi ces cabanes font-elles rêver ? »
D’un côté, leur emplacement isolé offre un spectacle quotidien : le ballet des pinasses, les reflets changeants (à marée haute ou basse) et les bancs d’huîtres à fleur d’eau. De l’autre, elles symbolisent la tradition maritime et l’indépendance des premiers pilotes du Bassin.
Comment y accéder ?
- Embarquer à la base de La Hume (Gujan-Mestras) ou au port d’Arcachon
- Louer une pinasse traditionnelle (compter 120 € la demi-journée)
- Opter pour une visite commentée (guides locaux formés par l’Office de Tourisme)
- Prévoir une marée basse pour une approche aux abords des pilotis
Balades et légendes autour de l’île aux Oiseaux
Parmi les lettres glissées du temps, on raconte que Napoléon III, fasciné par le Ballet des Goélands, fit escale en 1865 pour admirer ces cabanes perdues. Plus tard, le poète Alphonse de Lamartine séjourna non loin, laissant dans ses carnets le récit d’un paysage « suspendu entre ciel et mer ».
Les pêcheurs locaux murmurent encore la légende du « veilleur fantôme », silhouette blanche vue au couchant (mythe sans preuve, mais si romantique). À marée basse, il suffit de rêver un instant pour croire entendre le crépitement du feu de bois dans la cabane Est.
Préservation et avenir de ce patrimoine en pilotis
Face à l’élévation du niveau de la mer (+3 mm/an depuis 1993, selon Météo-France), le dossier de la préservation des Cabanes Tchanquées s’intensifie. La commune d’Arcachon, la Région et le Conservatoire du Littoral ont lancé en 2022 un groupe de travail pour :
- Renforcer les pilotis (chêne résistant aux eaux salées)
- Créer un observatoire du changement climatique
- Sensibiliser les scolaires (programme éducatif inauguré en 2023 avec le lycée maritime d’Andernos-les-Bains)
- Intégrer ces éléments au futur schéma d’aménagement du territoire
Certains experts (CNRS, université de Bordeaux) conseillent d’envisager un micro-musée flottant, pour allier innovation et sauvegarde.
J’y reviens souvent, à l’aube, lorsque la lumière caresse le lac et que la quiétude vous enveloppe. Chaque retour sur la presqu’île du Banc d’Arguin me rappelle pourquoi je suis tombée amoureuse de ce coin de paradis. Et si vous vous laissiez tenter par une balade en pinasse, pour écrire, à votre tour, votre légende personnelle autour des Cabanes Tchanquées ?
