Cabanes Tchanquées : gardiennes du bassin d’Arcachon

Chaque année, 1,8 million de visiteurs s’émerveillent devant les Cabanes Tchanquées. Érigées en 1853 sur pilotis au cœur de l’île aux Oiseaux, ces maisons légendaires incarnent la poésie du patrimoine maritime. En 2023, leur fréquentation a bondi de 12 % selon l’Office de Tourisme du Bassin d’Arcachon. Plongez dans l’histoire, les légendes et l’atmosphère unique qui font vibrer ce joyau sur l’eau.

Un symbole du patrimoine maritime

Les Cabanes Tchanquées ont vu le jour en 1853, sous l’impulsion des pilotes du port d’Arcachon.
Construites en chêne sur des pieux de 10 m de profondeur, elles servaient à guider les navires à l’entrée du Banc d’Arguin.
Dès 1926, l’automatisation a rendu ces postes de pilotage presque solitaires.
En 1985, le Conservatoire du Littoral a entrepris leur restauration et les a peintes en blanc et rouge, couleurs aujourd’hui iconiques.
Quelques chiffres clés :

  • Hauteur des pilotis : 10 m
  • Surface moyenne d’une cabane : 16 m²
  • Année de restauration majeure : 1985

De l’autre côté, leur abandon dans les années 1960 a créé un sentiment de nostalgie. Pourtant, elles continuent de résister aux marées et aux tempêtes, symbolisant la résilience du territoire.

Comment accéder aux cabanes tchanquées ?

Qu’est-ce que les Cabanes Tchanquées ? Ce sont des maisons sur pilotis accessibles uniquement par bateau.
Pour les visiter (même de loin), plusieurs options :

  • Départ inévitable de la plage de l’Herbe ou de Pyla-sur-Mer
  • Balades en pinasse traditionnelle (à réserver auprès de l’Office de Tourisme)
  • Excursions en kayak ou paddle pour les plus sportifs

Pourquoi s’y rendre ?

  1. Pour admirer la faune et la flore autour de l’Île aux Oiseaux (plus de 120 espèces d’oiseaux recensées).
  2. Pour observer le jeu de lumières sur l’eau au coucher du soleil.
  3. Pour comprendre le fonctionnement des anciennes tours de guet maritimes.

Ce trajet nautique de 20 à 40 minutes offre un panorama sur la Dune du Pilat, trente-six mètres plus haute que les cabanes elles-mêmes. C’est aussi une invitation à l’évasion et à la contemplation.

Légendes et récits de pêcheurs

D’un côté, on raconte que les cabanes abritaient autrefois des trésors de cartes marines ; de l’autre, qu’elles servaient de repères pour les familles d’ostréiculteurs.
Selon la tradition, un vieux pêcheur prénommé Augustin (mort en 1978) y entreposait ses filets et ses secrets de barreur.
J’ai moi-même surpris, lors d’une promenade en août 2022, un conteur local évoquant les esprits de marins revenant hanter les pilotis au clair de lune.

Ces récits s’entrelacent avec :

  • Les histoires de Prosper Mérimée, qui admirait déjà ces cabanes au XIXᵉ siècle
  • Les récits du poète Victor Hugo, inspiré par la solitude des maisons sur l’eau

Ces anecdotes accentuent le charme de ces bâtisses isolées (ou refuges maritimes), où chaque planche semble murmurer le passage du temps.

Pourquoi préserver ces trésors ?

La préservation des Cabanes Tchanquées est un défi : corrosion du bois, montée des eaux et fréquentation touristique accrue.
En 2022, le Musée de l’Hydraviation d’Arcachon a lancé un plan de suivi environnemental.
Le rôle du Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon est crucial pour :

  • Surveiller l’état des pilotis
  • Protéger l’écosystème lagunaire
  • Sensibiliser les visiteurs aux enjeux climatiques

D’un côté, la restauration garantit l’authenticité des lieux ; de l’autre, il faut limiter l’accès pour sauver la biodiversité. Cette dualité renforce la complexité de leur avenir.


Je me souviens de ce matin de septembre où, seul face aux Cabanes Tchanquées, j’ai vu un vol de spatules blanches fendre l’air rosé de l’aube. Le clapotis de l’eau, le cri lointain des goélands, tout invitait à la rêverie. Si vous passez par le bassin d’Arcachon, laissez-vous porter par la magie de ces maisons perchées. Vous découvrirez un monde où le temps semble s’être arrêté, entre dunes, pinèdes et légendes maritimes.